• Lettre ouverte à une passante.

     

    S'il peut te sembler injuste, cet adieu, s'il peut te sembler illogique, égoïste ou incompréhensible, sache tout du moins qu'il fut entièrement réfléchi, pesé et mesuré. Pas un instant je ne me serais permis de prendre cette décision si lourde de sens et de conséquences, pour toi comme pour moi, sans prendre le temps de la réflexion.

     

    Mais voilà, un constat s'imposait à moi. L'immobilisme me condamnait à la souffrance, à la perte du contrôle de ma propre vie, qui ne t'était que trop soumise.

    La simple vision de ton visage, ton simple nom apparaissant sur mon écran, le simple son de ta voix, ne m'était plus que souffrance, doute, et passion destructrice.

     

    Biensûr tu me faisais toujours sourire, biensûr tu me faisais toujours rire, plus encore, ta conversation m'était toujours aussi agréable et source d'élévation personnelle.

    Mais, ce plaisir ne durait jamais, tant le contrôle de moi-même m'était nécessaire, tant je n'aurais jamais pu tout dire, tout entendre.

    Sans cette liberté, je ne peux concevoir l'amitié.

     

    Tu n'avais rien à m'offrir si ce n'est ton amitié, soit.

    Tu n'avais rien à me promettre, passe encore.

    Je n'avais qu'à accepter, cela je ne pouvais le supporter.

     

    Parce qu'une relation, quelle qu'elle soit, ne peut se bâtir que sur un contrat commun, fondé sur une recherche commune d'un même but, d'un même objectif, notre relation ne pouvait plus être viable, durable et équitable. Je cherchais l'amour et ne concevais pas notre amitié. Tu disais chercher l'amitié. De ce déséquilibre devait nécessairement naître, dispute, lutte et au final : l'échec.

     

    C'est pour mettre un terme à ce cercle vicieux que je me suis retrouvé obligé, pour ma propre capacité à pouvoir à nouveau être heureux, de te pousser au choix.

    Ce choix était simple, « aimons nous ou quittons nous ».

    Il ne pouvait, selon moi, exister d'autre initiative, que celle du départ. De la fuite diras-tu sans doute. Mais pardonne-moi un geste égoïste, pour fuir les tiens.

     

    Tu m'as fait de nombreux reproches depuis, comme le fait de m'éloigner de mes semblables, voire même de les « prendre de haut ». Mis à part le simple fait que tu me sembles ne pas être la personne la plus adaptée à ce genre de reproches, sache tout d'abord que ce n'est pas un constat commun à toutes mes relations et que cette mesure de distanciation vient également de la nécessité évidente de ne plus jamais souffrir. En tant que grande et principale contributrice de ma souffrance, tu me sembles être bien placée pour comprendre à quel point il est devenu nécessaire pour moi de m'éloigner des autres.

    De plus la recherche d'un certain style, d'une certaine tenue, d'un nouveau « moi » semble être une démarche qui me concerne au premier chef et sur laquelle je ne désire aucune ingérence et dont j'assume toutes les conséquences, de la même manière que, fort justement, tu n'en supportes aucune.

    Selon toi, je n'aurais pas d'avantage la légitimité de ce type de comportement compte tenu de mes résultats scolaires, tu sais cependant que pour moi, il est plus important d'être jugé sur ce que l'on est et la réalité de ce que l'on sait, que sur un quelconque titre ou diplôme.

     

    Mes actes parlent pour moi, je n'ai jamais arrêté de soutenir qui que ce soit, ni jamais cessé d'être correct avec tous. Jamais mon action n'a autant été guidée par un désir de servir l'Autre et les autres, avec justice et don de moi-même. Ceux qui me reprochent ces changements me reprochent moins le changement de comportement en lui-même que la remise en cause de leur position par rapport à moi.

     

    Je ne reprendrais pas contact avec toi, je n'ai plus d'amour pour toi, et le constat de ce que fut notre relation ne me donne que peu d'intérêt envers ta personne. Je ne te ferais pas ici de critique particulière, ni ne te jetterais la moindre insulte. J'en termine ici avec le temps de nos luttes et conflits d'influences respectives. Tu ne seras jamais mon égale et je ne serais jamais le tien pour la simple raison que nous ne nous ressemblons que fort peu dans des domaines tels que celui des valeurs, des objectifs, des sentiments, ou des rapports humains.

     

    Si je te déçois aujourd'hui, pour quelque raison que ce soit, sache que tu m'as déjà déçu mille fois d'avantage.

     

    Je te souhaite néanmoins un avenir radieux, fais ce qui te semble juste et bon, et tu auras mon respect le plus sincère si un jour nos routes se recroisent. Saches que tu as compté, que tu comptes et compteras toujours pour moi. Que je n'oublierais pas nos moments de joie et ces instants passé ensemble.

     

    Je te dis ainsi Adieu, prend soin de toi.


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