• Guerre . . .

     

     

     

    LE DORMEUR DU VAL

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    C'est un trou de verdure où chante une rivière,

    Accrochant follement aux herbes des haillons

    D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,

    Luit ; c'est un petit val qui mousse de rayons.

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    Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

    Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

    Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,

    Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

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    Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

    Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

    Nature, berce-le chaudement : il a froid.

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    Les parfums ne font pas frissonner sa narine

    Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,

    Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

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    Rimbaud, ouvres poétiques

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           La guerre, bête immonde tapie au creux de nos âmes.

    Fille de la jalousie, de la violence et des pires penchants humains.

    Triste partie de nos civilisations. De tout temps des hommes se battent, de tout temps les mères pleurent, les enfants crient.

    Tripes, boyaux sordides, hurlement bestiaux, odeur de mort, viols, pillages, destructions.

          Soumissions, perversions, trahisons.

    Toutes ces beautés que l'homme a lui même détruit, douceur à jamais envolée, innocence à jamais perdue, tout cela pour quelques lopins de terre, pour quelques espèces sonnantes et trébuchantes. Guerre de religion, guerre du pétrole, guerre idéologique, guerre de civilisation : guerre de la faim, guerre de la soif, guerre des massacres, guerre des viols.

    Traumatisme à jamais effacé dans nos chairs.

    Bien loin de tous les rêves de gloire, bien loin de tous les paradis, bien loin de toutes richesses, bien loin du courage.

    Seule la mort rôde en grande instigatrice de tous ces désastres, nous ne serons à jamais qu'une proie à moissonner, ne lui offrons pas meilleure récolte.

     


  • Commentaires

    1
    Samedi 8 Septembre 2007 à 15:47
    Le dormeur du val
    C'est en effet LE poème de Rimbaud, la quintessence en matière d'émotion (je préfère "Ophélia" mais il est moins connu) L’ingéniosité avec laquelle Rimbaud ménage un suspense tout au long du poème a pour conséquence la brutalité de l’effet de surprise final. C’est sans aucun doute ce dispositif qui produit sur le lecteur une émotion particulière, rarement atteinte par un poème, et qui explique la célébrité de ce texte. Pour moi, il a également l'idée humaniste d’une condamnation indirecte de la guerre. Une autre vertu réside dans la sobriété, la simplicité de ce réquisitoire indirect contre la guerre. Ce n’est pas ici par la polémique ou la dénonciation qu’il tente de convaincre son lecteur (comme dans "Le Mal" par exemple) mais par l’évocation lyrique de ce que la guerre met en péril : le droit de vivre, le droit de jouir de ce que la nature nous offre. J'aime aussi cette idée de la mort pas en tant que fin mais comme retour à la Mère-Nature. Paradoxalement, cet éloge de la vie semble se combiner avec une image sublimée de la mort. Une mort paisible, sous la protection d’une Nature magnifiée... Désolée pour la longueur du comm mais c'est la "déformation professionnelle..." Merci d'avoir posté et nourri ce magnifique poème de tes réflexions. Sourires. Ligeia
    2
    Samedi 8 Septembre 2007 à 17:48
    mais c'est moi qui te remercie.
    La surprise est aménagé dès le 8eme vers, mais ce qui me plais énormément dans ce poème c'est cette approche que tu as toi même reconnu, cette manière de montré toute l'horreur de la guerre par un moyen détourné, en nous montrant tout simplement comme la vie est belle lorsque l'on sait la regarder.
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